Mireille Sorgue
Les premiers poèmes

Mireille écrivit ses premiers poèmes  au cours de l’été de ses 18 ans - une quarantaine -  dans un cahier d’écolier.  « Les mots, s’excuse-t-elle, ne me venaient qu’en octosyllabes (!!!!) ; une question de souffle : j’étais malade et ne pouvais soutenir longtemps l’effort de recherche ». Alors elle dit s’efforcer de se « désengluer des rimes et des rythmes ».

 A la même époque, elle a entrepris une autre correspondance, avec Victor Piquet, « un homme politique et haut fonctionnaire » de 92 ans, « radicalement différent de moi ». Elle l’aime « un peu comme le grand-père que je n’ai pas ». Comme elle le juge parfois « rude et franc », elle se sent libre de se montrer « rude et franche » et de se définir face à ce qu’elle refuse. Le 11 janvier 1964, elle lui écrivait : 
 « Vous parliez de la poésie avec quelque impiété, comme d’un divertissement mondain, d’un jeu de société (vous m’invitiez à tel « banquet » de poètes, ce qui m’emplit d’indignation : j’imaginais de beaux esprits discoureurs, des messieurs montrant des décorations, des dames leurs corsages…) quand je la découvrais comme une sauvegarde, une manière d’être, une nécessité… Pour moi, la poésie n’est pas un agrément, elle ne saurait être « charmante » -- c'est-à-dire faible ; je l’écoute silencieuse, j’en parle (peu) émerveillée, et si j’écris (j’écrirai) cela sera sans précautions, sans explications, sans excuses, sans concessions – ni pour les salons, ni pour les journaux littéraires. Pas de compromissions. »

Voici six de ses poèmes de l’automne 1962

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