Mireille Sorgue, poète (1944-1967)

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Son talent ne doit rien à personne, elle crée son propre langage […] On n’a jamais rien lu de plus beau et de plus fort […] Le destin a voulu qu’elle reste une jeune fille éternelle qui laisse derrière elle ce paquet de lettres fulgurantes et cet essai amoureux suspendu dans le temps, dérisoire désormais comme si en Mireille Sorgue avaient été assassinés à la fois Mozart et Aragon. »
(Jean-Didier Wolfromm, Le Magazine littéraire)

mireille.sorgue@laposte.net

“C’est être heureuse, non glorieuse, que je préfère ;
c’est me sentir vivante, seulement cela, vivante."
(2 juillet 1966)

ESSAI

« Son talent ne doit rien à personne, elle crée son propre langage […] On n’a jamais rien lu de plus beau et de plus fort […] Le destin a voulu qu’elle reste une jeune fille éternelle qui laisse derrière elle ce paquet de lettres fulgurantes et cet essai amoureux suspendu dans le temps, dérisoire désormais comme si en Mireille Sorgue avaient été assassinés à la fois Mozart et Aragon. »

(Jean-Didier Wolfromm, Le Magazine littéraire)

« Tant de flamme et de ferveur » 

 « Mireille Sorgue est orgueil et humilité à égale mesure et l’un ne va pas sans l’autre. Consciente de sa valeur et du chemin qui reste encore à parcourir vers ce devenir de perfection qu’elle exige d’elle-même, elle ne cessera d’être écartelée entre sa très haute exigence et son désir de partage avec le monde et avec les autres, dont elle pressent bien qu’il ne peut toujours s’accommoder de l’air des plus hautes cimes.

C’est autour de ce dilemme qu’il faut situer sa vie. L’irruption de l’amour ne fit qu’exacerber cette  exigence de perfection et de savoir. Elle s’engagera dans cette histoire sans aucun calcul, sûre de vivre au plus haut degré un amour qu’elle appelle depuis l’enfance. Mais la solitude viendra peu à peu grignoter la confiance. Luttant pour le triomphe de son idéal, elle enfièvrera, seule s’il le faut, sa passion. Mais une immense lassitude viendra à bout de tant de flamme et de ferveur. Lasse, le cœur meurtri, elle disparaît en août 1967.

C’était une jeune femme qui brûlait tout et payait comptant. »

 (Gisèle Armanaschi-Guyot, Mireille Sorgue, mémoire de Lettres modernes, Paris III, 1988)

Mireille Sorgue   (1944 -1967) .
Ecrivain et poète.

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)

Depuis sa création en 2009, notre site, dédié à la mémoire de Mireille Sorgue, a pour but de faire connaître l’œuvre exceptionnelle de cette jeune femme.
En ce début d’année 2014, nous vous proposons une version remaniée et enrichie.
Vos commentaires, témoignages et points de vue seront les bienvenus sur notre messagerie : mireille.sorgue@laposte.net

 

« Une floraison sans limite »

Magnifiquement nourrie par l’amour idéalisé et les réminiscences d’une enfance heureuse proche de la nature, l’œuvre de Mireille Sorgue est un trésor de poésie enluminée par les couleurs, les parfums, les musiques, les saveurs qui ont accompagné la petite fille et l’adolescente. C’est aussi une œuvre douloureuse où sans cesse se répondent en écho les thèmes intimes d’une vie aux si belles promesses : communion avec la nature, nostalgie de l’enfance, solitude, absence, angoisse et émerveillement, orgueil et humilité, soumission et révolte, espoir et découragement, mort et renaissance. Et, partout, l’aspiration éperdue à un idéal d’absolu dans la plénitude, l’harmonie, la réconciliation.

Dès la première lecture, on est baigné par un style d’une merveilleuse limpidité et d’une rare densité, si apparemment spontané, sans aucun hermétisme. « De la lumière mise sur papier »*. Jamais de difficulté de lecture, jamais d’entrave à la compréhension. Des mots mélodieux « chargés seulement du souvenir des choses, de leur éclat ou de leur ombre », que Mireille Sorgue choisit « comme des fruits, pour leur rondeur et leur velours ». Un style que Mireille voulait d’une « insolite simplicité ».

« Que l’œuvre soit cette figure simple, véhémente, sans repentir,
Que son mystère soit dans sa simplicité.
L’insolite simplicité.
 »

 La lecture des trois livres terminée, on les pose sur une étagère, heureux de cette nouvelle richesse chez soi. On passe chaque jour devant eux, on s’en souvient avec émotion, des phrases nous reviennent, on vit, on vaque,…, et puis un jour on les ouvre à nouveau. On les relit, on les relira encore. Car cette œuvre est un aimant. Chaque fois l’émotion est plus intense, chaque fois l’attachement  plus fort. De relecture en relecture, d’étonnement en émerveillement, on découvre sous chaque phrase, sous chaque mot, d’autres images, d’autres messages, d’autres symboles, d’autres confessions tragiques délicatement voilées de poésie. Car Mireille Sorgue a su, par une pudeur extrême, parer des plus beaux atours sa quête désespérée. Son œuvre est une source inépuisable qui épuise délicieusement le lecteur, une « floraison sans limite »**, un « jaillissement jamais achevé »**. Ainsi devenons-nous sans pouvoir nous en défendre la proie consentante et ravie d’une soif troublante et  inextinguible, cette même soif d’absolue beauté et d’absolue plénitude que Mireille n’a jamais pu étancher et qu’elle nous communique, faisant de chacun de nous le dépositaire d’un message intemporel, si loin de toutes les modes littéraires éphémères, avec pour seule mission sacrée de le transmettre, de le défendre, de le partager, de l’offrir.

 * Le Matricule des Anges
** Lorraine Richard

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